L’assurance vie demeure l’un des placements préférés des Français, et pour cause : elle combine sécurité, flexibilité et avantages fiscaux après huit années de détention. Avec une collecte nette qui a atteint 22,8 milliards d’euros en 2024 et un record de 4,4 milliards en avril 2025, ce produit d’épargne continue de séduire malgré un contexte économique incertain. Mais alors, quel rendement peut-on raisonnablement espérer aujourd’hui ? Entre fonds en euros sécurisés et unités de compte plus dynamiques, les performances varient considérablement selon les choix d’investissement et le profil de chaque épargnant.
Les performances des fonds en euros en 2024
Taux de rendement moyen des contrats traditionnels
Les fonds en euros constituent le support traditionnel de l’assurance vie, offrant une garantie du capital investi et une rémunération annuelle. En 2024, le taux moyen observé pour ces fonds s’établissait à 2,6 pour cent brut, soit environ 2,1 pour cent net après déduction des prélèvements sociaux de 17,2 pour cent. Cette performance reflète une amélioration notable par rapport aux années précédentes, où le rendement avait parfois stagné autour de 1,3 pour cent en 2020 et 2021. Certains contrats ont même atteint des niveaux plus attractifs, comme le fonds euros Plan B proposé par Mon Petit Placement, qui a affiché un rendement de 3,6 pour cent net de frais de gestion en 2024.
Il est important de distinguer le taux brut annoncé par l’assureur du rendement réellement perçu par l’épargnant. Le taux brut correspond au chiffre communiqué avant déduction des frais et prélèvements, tandis que le rendement d’une assurance vie net représente le gain effectif après ces retenues. En moyenne, les fonds en euros ont délivré une performance globale de 2,5 pour cent en 2024, un niveau qui reste supérieur au Livret A dont le taux est de 1,7 pour cent depuis août 2025. Toutefois, face à l’inflation, le rendement réel des fonds en euros reste modeste, même si la situation s’améliore depuis 2024 avec une progression des rendements et une baisse de l’inflation.
Comparaison entre assureurs et évolution des taux
Les écarts de performance entre les différents assureurs peuvent être significatifs. Certains acteurs du marché proposent des contrats dont les fonds en euros ont enregistré des rendements supérieurs à la moyenne, atteignant parfois 3,60 pour cent brut. Ces variations s’expliquent par plusieurs facteurs, notamment la qualité de la gestion financière de l’assureur, la composition du portefeuille obligataire sous-jacent et les réserves accumulées au fil du temps. Les taux directeurs de la Banque Centrale Européenne et les stratégies d’allocation d’actifs jouent également un rôle déterminant dans l’évolution de ces rendements.
Pour l’année 2025, les prévisions indiquent une baisse modérée des taux des fonds en euros, avec une estimation moyenne autour de 2,50 pour cent. Cette anticipation s’inscrit dans un contexte marqué par la diminution du taux du Livret A et une possible correction des marchés financiers. Les assureurs restent prudents quant aux rendements futurs, incitant les épargnants à considérer une diversification de leurs investissements. Historiquement, les fonds en euros ont connu des périodes bien plus fastes, avec des rendements de 5,30 pour cent au début des années 2000, mais le contexte de taux bas des dernières années a profondément modifié la donne.
Les unités de compte : une alternative pour optimiser ses gains
Potentiel de rendement des supports financiers diversifiés
Face aux rendements contenus des fonds en euros, les unités de compte représentent une alternative séduisante pour les épargnants en quête de performances plus élevées. Ces supports d’investissement, qui peuvent inclure des actions, des obligations, de l’immobilier via des SCPI ou encore des fonds diversifiés, ne garantissent pas le capital investi mais offrent un potentiel de gains supérieur. En 2024, le taux moyen des unités de compte s’élevait à 4,9 pour cent brut, une performance qui varie considérablement selon la nature des actifs sélectionnés. Les actions ont ainsi progressé de 8,5 pour cent en moyenne, tandis que les fonds diversifiés ont enregistré une hausse de 6,8 pour cent et les obligations de 4,2 pour cent. En revanche, l’immobilier a connu un recul de 6,7 pour cent sur la même période.
Sur un horizon de cinq ans, les unités de compte ont affiché une progression annuelle moyenne de 4,1 pour cent brut. Toutefois, il convient de prendre en compte les frais associés à ces supports, qui peuvent considérablement réduire le rendement net. Les frais de gestion des fonds s’établissent en moyenne à 1,62 pour cent, auxquels s’ajoutent les frais de gestion du contrat d’assurance vie, estimés à 0,87 pour cent. Après déduction de ces frais, le rendement net réel des unités de compte en 2024 s’est situé autour de 2,4 pour cent, avant application des prélèvements sociaux et de la fiscalité. Les performances peuvent néanmoins être nettement supérieures avec une sélection rigoureuse des supports, comme en témoignent certains portefeuilles thématiques qui ont progressé de plus de 25 pour cent sur l’année.
Profil d’investisseur et répartition du capital
La construction d’un portefeuille d’assurance vie efficace repose sur une allocation adaptée au profil de risque et à l’horizon de placement de chaque épargnant. Les investisseurs prudents privilégieront une part importante de fonds en euros, éventuellement complétée par quelques unités de compte défensives. À l’inverse, les profils plus dynamiques pourront opter pour une exposition significative aux actions et aux marchés financiers. Les exemples fournis par Mon Petit Placement illustrent cette diversité : un portefeuille prudent peut viser un rendement espéré de 3,72 pour cent, tandis qu’un profil audacieux peut ambitionner jusqu’à 10,75 pour cent avec une volatilité et un risque de perte en capital proportionnellement plus élevés.
La collecte nette en faveur des unités de compte confirme l’intérêt croissant des épargnants pour ces supports. En 2024, elle a représenté 25,5 milliards d’euros, et la part des unités de compte dans les cotisations a atteint 39 pour cent en 2025. Cette tendance s’explique par la recherche de performances supérieures dans un contexte où les fonds en euros peinent à offrir des rendements attractifs. Toutefois, investir en unités de compte nécessite une compréhension des marchés financiers et une tolérance au risque, car ces supports sont soumis à la volatilité des marchés et peuvent générer des pertes en capital. Il est donc essentiel de diversifier ses investissements et de privilégier les contrats en ligne proposant des frais de gestion réduits, idéalement inférieurs à 0,60 pour cent, afin de maximiser le rendement net.
Au-delà du choix des supports, la fiscalité joue un rôle crucial dans l’optimisation du rendement d’une assurance vie. Après huit ans de détention, les gains retirés bénéficient d’un abattement annuel de 4 600 euros pour une personne seule ou 9 200 euros pour un couple. Les gains excédant cet abattement sont imposés à un taux préférentiel de 24,7 pour cent pour les versements inférieurs à 150 000 euros, contre 30 pour cent au-delà. Cette fiscalité avantageuse, combinée à la possibilité de désigner des bénéficiaires et de transmettre jusqu’à 152 500 euros par bénéficiaire sans droits de succession lorsque les versements sont effectués avant 70 ans, fait de l’assurance vie un outil patrimonial particulièrement performant sur le long terme.